Devenir artisan du bâtiment : pourquoi, comment ?

Avec plus de 550 000 entreprises en France (chiffres 2020), le secteur du BTP offre une multitude de possibilités et il existe énormément de bonnes raisons d’emprunter cette voie professionnelle ! Devenir artisan du bâtiment peut être l’opportunité de conjuguer passion pour le travail manuel, expertise technique et liberté d’entreprendre. 

Mais quels sont les autres avantages à devenir artisan du BTP ? Quelle formation pour devenir artisan ?  Quelles démarches effectuer pour une reconversion ?  Que faire pour devenir un artisan agréé auprès des compagnies d’assurance ? Quels sont les pièges à éviter avant de se lancer ? On vous dit tout !

Pourquoi devenir artisan du bâtiment ?

Envie de travailler de ses mains, être son propre patron, rencontrer sans cesse de nouveaux clients, de nouveaux confrères sur les chantiers et apprendre constamment… Que ce soit par vocation ou à la faveur d’une reconversion professionnelle, il existe énormément de bonnes raisons qui peuvent donner envie de devenir artisan.

Devenir artisan offre de vraies perspectives professionnelles

Que ce soit dans la construction ou dans la rénovation, il y a du travail dans le BTP ! 

D’une part, la population française continue d’augmenter. Le pays a donc besoin de construire davantage de logements neufs, qu’il s’agisse de maisons individuelles ou d’immeubles. Avec sa polyvalence, un artisan tout corps d’état, par exemple, peut tout à fait sortir son épingle du jeu.

D’autre part, la nécessité de réhabiliter des logements anciens ainsi que l’interdiction progressive de louer des passoires thermiques (voire peut-être bientôt de les vendre !) créent des opportunités de chantiers pour la plupart des corps de métiers du bâtiment.

Les politiques publiques en faveur de la transition écologique ouvrent en effet de nombreuses perspectives dans les domaines de la rénovation énergétique, de la pose de panneaux solaires ou encore de l’installation de pompes à chaleur performantes. 

Il existera toujours des crises et des trous d’airs passagers, mais on aura toujours besoin de logements où il fait bon vivre. Le bâtiment est donc souvent un peu moins sensible aux fluctuations économiques que d’autres secteurs.

Surtout, le BTP est un secteur qui valorise les entreprises qui respectent leurs clients et travaillent bien sur la durée. Quel que ce soit le contexte économique, un artisan reconnu pour son sérieux et son savoir-faire n’a pas de souci à se faire pour son carnet de commandes.

Les artisans ont plus de liberté et d’autonomie

Devenir artisan auto-entrepreneur, c’est devenir son propre patron. En tant qu’indépendant, vous pouvez choisir vos chantiers, définir vos horaires, choisir vos méthodes de travail et prendre des décisions sans avoir à rendre de comptes à un supérieur. Si votre activité vous le permet, vous pouvez même décider de ne pas travailler certains jours de la semaine pour vous occuper de votre famille ou pour faire du sport. Tentant, non ?

Mais cette flexibilité à un prix : il faut sans cesse décrocher de nouveaux chantiers et les planifier dans le temps afin d’avoir de la visibilité sur ses rentrées financières. Un artisan qui travaille pour des particuliers a plus de liberté pour choisir ses projets, mais cela peut aussi impliquer des revenus moins réguliers. A l’inverse, en sous-traitance ou en partenariat avec de plus grandes entreprises, la stabilité financière est au rendez-vous mais l’autonomie plus réduite.

Des chantiers de plus en plus connectés

C’est un fait qui est encore trop souvent ignoré : les artisans du bâtiment utilisent de plus en plus les outils numériques. Pour le planning ou le suivi de chantier en mobilité, la création de factures et devis, la connexion facile à des bibliothèques de prix bâtiment pour faire des chiffrages précis, toutes les générations d’entrepreneurs du BTP utilisent à présent le digital. 

Il faut dire que les logiciels de gestion BTP simplifient énormément les tâches administratives, la gestion du planning de chantier ou encore les relances, ce qui fait gagner un temps fou.

Certains logiciels comme Costructor, par exemple, rassemblent toutes ces fonctionnalités en une seule interface très claire, et permettent même de piloter la rentabilité des chantiers. 

Le plus beau ? Aujourd’hui, ces outils vous suivent partout où vous en avez besoin. Ils sont le plus souvent accessibles 100% en ligne, via le navigateur web d’un ordinateur, d’un smartphone ou d’une tablette. 

Artisan du bâtiment ? Des métiers variés, des projets différents

Le secteur du bâtiment offre une vaste gamme de spécialisations, c’est le moins que l’on puisse dire ! Vous êtes méticuleux ? Vous avez le sens du détail ? Vous aimez réfléchir et résoudre des problèmes plus ou moins complexes ? Vous pourriez devenir artisan peintre, artisan plombier, artisan électricien, artisan maçon, ou même artisan carreleur. Chaque métier, chaque projet apporte son propre lot de défis et d’exigences, garantissant que votre travail ne sera jamais monotone. 

Cette diversité des métiers du BTP peut être très stimulante. C’est l’une des principales raisons mises en avant par les artisans qui choisissent cette voie professionnelle.

Dans la construction neuve, vous participez à un projet où tout est créé de zéro, ce qui vous donne la possibilité de travailler sur des chantiers ambitieux, souvent en équipe.

En rénovation ou en restauration, les projets nécessitent une expertise différente, car il faut prendre en compte la structure existante et souvent travailler avec des matériaux plus anciens.

Si la préservation de l’environnement est importante pour vous, les projets de rénovation visant à améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments peuvent être particulièrement gratifiants. 

Vous le voyez, la variété des métiers et des missions possibles en tant qu’artisan du bâtiment est très étendue. Si vous n’aimez pas vous ennuyer, c’est certainement une voie à explorer !

Devenir artisan : quelle formation choisir ?

Cela paraît évident lorsque l’on parle d’interventions sur le bâti, mais devenir un bon artisan du bâtiment ne s’improvise pas du jour au lendemain. 

En France, il est obligatoire de posséder une formation diplômante pour exercer le métier d’artisan. A défaut, il faut pouvoir justifier d’au moins 3 ans d’expérience dans le métier en question.

Les différents métiers, les méthodes, les matériaux et les réglementations évoluant constamment, il est non seulement primordial de suivre une formation initiale solide, mais aussi de se former aux nouvelles techniques tout au long de la vie professionnelle.

Formation initiale artisan bâtiment : CAP, Bac Pro, Brevet professionnel

En France, la formation initiale pour devenir artisan du bâtiment se structure autour de plusieurs voies d’accès en fonction de l’âge, des intérêts et des compétences. 

Un jeune de 14 ans intéressé par le secteur a tout intérêt à s’orienter vers un CAP (Certificat d’Aptitude Professionnelle) dans une spécialité du bâtiment : CAP Maçon, CAP Électricien, CAP Installateur Sanitaire, etc. Il en existe près d’une trentaine ! La formation dure deux ans et combine enseignement théorique et pratique, en lycée professionnel ou en centre de formation des apprentis (CFA).

Après le CAP, ou directement à la sortie du collège, un élève peut choisir de passer un Bac Pro ou un Brevet professionnel dans un métier du bâtiment. La formation est plus approfondie et donne accès à des responsabilités plus élevées sur le chantier, voire même à des études supérieures (BTS).

Dans les deux cas, 70% élèves se forment en apprentissage en alternance chez un artisan. Bénéficier de l’expérience d’un professionnel bien établi, c’est se donner l’opportunité d’une spécialisation précoce et d’une entrée plus rapide dans la vie active.

Artisan par reconversion professionnelle : CAP via le GRETA

Si vous envisagez de devenir artisan en reconversion, certaines étapes sont indispensables. Vous devrez d’abord effectuer une évaluation de vos compétences et expériences antérieures. En tant qu’adulte, vous pouvez passer un CAP sans limite d’âge via le GRETA (Groupement d’établissements publics locaux d’enseignement de formation continue pour adultes) le plus proche de chez vous.

L’apprentissage est possible jusqu’à 30 ans, mais même passé cet âge des dérogations sont possibles pour les apprentis qui envisagent de créer ou reprendre une entreprise après l’obtention de leur diplôme. 

Après 30 ans, dans certains cas spécifiques, il est aussi possible de se former en alternance via un contrat de professionnalisation

Avant de vous lancer, prenez le temps de rencontrer des professionnels du corps de métier que vous envisagez d’exercer. C’est toujours utile de confronter ses idées reçues (bonnes ou mauvaises, d’ailleurs) à la réalité que vivent les artisans sur le terrain.

Devenir artisan bâtiment sans diplôme

Même s’il est bon de pouvoir justifier d’une formation reconnue, il est tout de même possible de créer une entreprise du bâtiment sans diplôme

Si vous avez exercé le métier en question pendant au moins 3 ans, vous avez la possibilité de faire valider cette expérience auprès de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat du département où vous résidez. Vous recevrez alors une attestation de qualification professionnelle qui vous permettra d’obtenir le statut d’artisan du bâtiment sans diplôme.

Si une autre personne de votre entreprise (salarié, conjoint-collaborateur) possède un diplôme ou une expérience professionnelle qui lui permet de justifier du statut d’artisan, alors vous avez le droit d’exercer votre métier « sous le contrôle effectif et permanent » de cette personne. 

Dernier cas, vous pouvez devenir artisan « homme toutes mains », souvent en tant qu’auto-entrepreneur en multi-services. Ce type d’artisan du bâtiment n’a pas besoin de qualification professionnelle particulière, mais attention : les travaux réalisés ne doivent en aucun cas affecter le bâti. Dans les faits, il s’agit d’une activité mêlant bricolage, montage de meubles, nettoyage, etc.

Formation continue des artisans : la CAPEB

Dans certains métiers, des qualifications particulières peuvent être nécessaires. Par exemple, une formation spécifique est requise pour devenir artisan RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) et travailler sur des projets liés à l’efficacité énergétique.

La CAPEB (Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment), qui représente les artisans du bâtiment et les petites entreprises de BTP propose justement un large éventail de formations continues pour tous les corps de métier, et d’autres tournées vers la gestion d’entreprise. 

Il existe 12 CAPEB régionales et 93 dans les départements, qui travaillent avec des partenaires et des centres de formation privilégiés. Ne manquez pas cette opportunité de rester à la pointe des évolutions techniques et réglementaires du secteur !

Pour en savoir plus sur le sujet de la formation pour devenir artisan du bâtiment, lisez cet article entièrement consacré à ce sujet.

Devenir artisan partenaire des assurances

Lorsqu’une entreprise ou un particulier connaissent un sinistre (dégât des eaux, incendie, tempête de vent, grêle, etc.), les compagnies d’assurance peuvent conseiller un artisan partenaire à leur client pour réaliser les travaux de remise en état qui s’imposent. Et si cet artisan, c’était vous ?

Devenir artisan partenaire d’une assurance est susceptible de vous donner accès à un réseau de clients plus large. Autre avantage, le fait d’être recommandé par un assureur reconnu peut également vous aider à obtenir des contrats plus importants ou plus lucratifs. 

Mais comment devenir artisan agréé par les assurances ?

Les assureurs sont souvent très exigeants sur la qualité des artisans qu’ils conseillent à leurs clients. C’est aussi leur image qui est en jeu ! Les démarches pour travailler avec les assurances impliquent donc de prouver que vous avez une solide expérience et des qualifications reconnues dans votre métier. 

Les critères d’agrément varient selon les compagnies, mais généralement, une certaine ancienneté et des certifications sont exigées. Parmi vos obligations, vous devrez certainement vous engager sur des délais d’intervention rapides. Les prestations des entreprises du bâtiment chez les assurés sont aussi évaluées dans le cadre d’un contrôle qualité.

Bien évidemment, vous devrez avoir souscrit une assurance responsabilité civile professionnelle et être certain que votre entreprise respecte toutes les réglementations et normes du secteur du bâtiment.

Pour proposer vos services, vous pouvez vous présenter en personne auprès d’une agence. Les agents d’assurance apprécient souvent de rencontrer physiquement leurs éventuels futurs partenaires.  Vous pouvez aussi visiter le site internet de la compagnie : il existe très souvent une rubrique dans laquelle vous pouvez déposer votre candidature en tant qu’artisan partenaire.

Les risques à prendre en compte avant de se lancer

Alors, prêt à vous lancer en tant qu’artisan du bâtiment ? Bonne nouvelle ! Mais attention, l’aventure entrepreneuriale comporte aussi des risques et des à-côtés qu’il est bon de considérer avant de franchir le pas. Avant même de choisir votre statut juridique (EURL, SASU, SAS, SARL ou auto-entrepreneur) et d’entamer les démarches d’immatriculation de votre société, ayez à l’esprit certains points cruciaux.

Des coûts initiaux potentiellement élevés

Selon la nature de votre activité d’artisan, il peut être nécessaire d’investir des sommes importantes avant-même de commencer à travailler : véhicule utilitaire, achat d’outils et de matériel professionnels. 

Pensez aussi que certains métiers nécessitent un entrepôt (ou a minima un local) pour stocker équipement et fournitures. Un coût additionnel qui peut se révéler loin d’être négligeable !

Une concurrence qui peut être rude

Si vous envisagez de devenir artisan plaquiste, artisan menuisier, ou tout autre métier où l’offre est aussi grande que la demande, assurez-vous que la concurrence n’est pas trop vive dans ce secteur là où vous êtes établi. Dans ce cas, il faudra sans doute songer à se démarquer par des prix compétitifs, un service irréprochable et en mettant sur pied des campagnes de marketing efficaces, comme par exemple des flyers ou des publicités sur les réseaux sociaux.

Attention à l’équilibre vie professionnelle et personnelle

La gestion du temps et des responsabilités peut être un vrai défi, surtout si vous lancez votre activité et que vous passez beaucoup de temps sur les chantiers pour vous faire une clientèle. 

Heureusement, vous pouvez aujourd’hui vous appuyer sur un logiciel entreprise BTP existent aujourd’hui pour automatiser certaines tâches ou, à défaut, les rendre plus faciles et moins chronophages.

Devenir artisan en France, que ce soit comme électricien, plombier, maçon ou dans un autre corps de métier, c’est un choix de carrière qui peut vous offrir de la stabilité, de l’autonomie et une diversité de tâches sans cesse renouvelée. Si vous n’avez pas peur de travailler dur, que vous suivez les formations nécessaires et que vous vous conformez aux exigences administratives requises, devenir artisan est une idée à creuser pour construire une carrière épanouissante à long terme.